Le premier segment agro-industriel d’intérêt est la chaîne de valeur mangue (fraîche, transformée et mangue sèche), avec un clair avantage compétitif international (lié à sa qualité supérieure et à la période de récoltes), cela représentant un potentiel important à libérer pour développer pleinement les capacités de transformation et d’exportation existantes, qui à l’heure actuelle sont sous-exploitées. Avec des exportations se chiffrant à 35,5 millions de USD, la mangue est déjà l’un des produits agricoles d’exportation les plus importants du Mali. Le précédent projet PCDA financé par la Banque, a joué un rôle important dans l’augmentation du volume d’exportation vers l’Europe, le Maghreb, et la CEDEAO de 10 500 t en 2008 à 38 000 t en 2015. Sur les 600 000 t produites dans le pays en 2015, à peine 38 000 t ont été disponibles pour exportations (6% du total ou 11% des variétés exportables). Ce faible niveau de produits commercialisés témoigne de l’énorme potentiel encore non exploité pour accroître la pénétration du marché.
Ces dernières années, le Mali a atteint une capacité totale de transformation de 85 000 t (principalement pulpe, mais aussi mangue séchée et jus de mangue), cependant l’offre de mangues exportables est stagnante. Pour recouvrer cette capacité, il est important d’empêcher le vieillissement des vergers et donc d’en assurer un renouvellement continu ; d’autant plus que la densification ou l’expansion des vergers prend du temps (4 à 6 ans) et exige une stratégie spécifique d’investissement à long-terme. Si la période des récoltes est opportune pour le marché de l’export, elle coïncide avec la saison des pluies, période à laquelle les exportateurs et transformateurs rencontrent des difficultés à obtenir suffisamment de mangues. Vu l’interruption saisonnière ou permanente de l’accès par pistes rurales, la plupart des zones de production sont à peine accessibles par des camions légers. De surcroît, la collecte des mangues est un défi logistique majeur : de nombreux arrêts sont nécessaires à ce jour pour collecter les mangues tandis que les livrer à des arrêts stratégiques permettrait de collecter de grandes quantités de mangues en une fois. Cette inefficacité logistique génère une augmentation des coûts de collecte de la mangue.